Déclaration en fin du CSE Extraordinaire

Déclaration lue par le Syndicat de l’Encadrement Environnement Eau, à l’issue de la réunion du CSE Extraordinaire du Siège Social Eau France SAS du 10 février 2021 à laquelle étaient conviés VEOLIA et MERIDIAM.

Nous réitérons nos remerciements sur la présence des représentants de MERIDIAM, comme réalisé en début de séance. Nous réitérons également nos regrets de l’absence de VEOLIA montrant son manque de considération des salariés de l’entreprise SUEZ et de l’intérêt général de la mission de SUEZ.

Madame et messieurs les représentants de MERIDIAM,

A l’issue de nos échanges, nous constatons que vous regrettez l’évolution de la situation entre SUEZ et VEOLIA par ce caractère d’OPA hostile. Nous avons pu constater lors de notre audition que vous avez un projet d’entreprise qui reste toutefois à consolider. Ce périmètre reste encore trop flou pour nous rassurer sur l’évolution de SUEZ Eau France vers un concurrent fort et pérenne aussi bien au niveau de la France qu’au niveau de l’international.

Nous espérons que vous intégrez bien le mal-être général des salariés SUEZ et particulièrement ceux de SUEZ Eau France que vous souhaitez, dans le cas où cette opération arrive à terme, reprendre. Il est à ce jour difficile pour les équipes de se projeter, que ce soit dans ce contexte sanitaire et la crise économique en cours et à venir, mais également sur la répartition des futures missions des uns et des autres.

Par ailleurs, nos clients collectivités, industriels, les administrations et les usagers sont également en attente d’une solution pour le groupe SUEZ dans son intégralité, et nous espérons que votre vision d’infrastructures permettra également de les rassurer sur une réelle compétitivité.

Nous avons du mal à comprendre comment pourrait être débobiné le groupe en extrayant la partie Eau France sans maintenir des accords durables avec le futur groupe résiduel. Vous prônez une saine concurrence avec VEOLIA à l’issue de cette opération, mais savez-vous que les différentes sociétés sont imbriquées les unes avec les autres et que cette saine concurrence sera biaisée ? Par exemple, la plupart des boues issues des stations d’épuration françaises sont gérées par R&V, les modèles digitaux de nombreuses stations en France et à l’international sont gérés par 3S, le CIRSEE réalise des prestations d’assistance technique pour 50% à l’échelle internationale, la DSI est nationale, les équipes de Smart & Environmental Solutions appartiennent aux différentes entités du groupe. La plupart des contrats cadre sont valables pour l’ensemble des filiales du groupe. Et ce ne sont que des exemples les plus grossiers.

VEOLIA, lors de sa présentation au CSE Européen de SUEZ du 28 janvier 2021 souhaite rassembler les technologies de SUEZ et de VEOLIA pour développer le marché du futur groupe. Quelles technologies seront transférées à MERIDIAM ? Si elles sont identiques dans les deux futures entités, il est évident que les effets d’échelle du futur groupe permettront de gagner les parts du marché de SEF et que la vision long terme de SEF consistera en une diminution notable de ses parts de marché, à contrario de vos objectifs de pérennisation de la structure. A cela s’ajoute également la diminution de la dynamique de développement technologique avec l’arrêt ou la réduction de la part de marché à l’international.

Ainsi, nous membres du S3E trouvons hautement improbable que ce projet, aussi bien le vôtre que celui de VEOLIA puisse être mené à bien et à long terme sans casse sociale. Votre projet nécessite une plus grande réflexion en collaboration avec les salariés ainsi qu’une validation par les différents CSE concernés.

A date, nous les élus du S3E sont défavorable à une telle opération du fait notamment de l’absence de réflexions précises sur les périmètres après cette fusion, puis scission.